La journée du CERROF s’est déroulée le samedi 22 10 05 sous la présidence de Mme Maryvonne FOURNIER et du Pr Jean DELAIRE.
Cette année le thème était : Age de début des interventions en Orthodontie .
Obstacles au traitement , handicap, pathologie ORL
Tous les congressistes ont tenté d’apporter leur part de réflexion à cette entreprise.
Si l’intervention du Dr Guy MARTI ne répondait pas directement à cette interrogation, elle ouvre cependant des motifs d’espoir de prospective et d’évolution dans les traitements.
La démonstration magistrale du Pr Jean DELAIRE nous fit rentrer dans le vif du sujet avec précision , intelligence et pertinence. Dans ses conclusions tout fut dit.
La rencontre entre le Pr Jean DELAIRE et M. Michel LE METAYER apporte au rééducateur la conviction impérieuse qu’il faut avant tout étudier, réfléchir, apprendre, établir le diagnostic le plus juste avant d’agir. L’analyse particulièrement fine résulte de l’expérience et du savoir toujours remis en cause .
Avant le traitement médical il peut y avoir beaucoup à faire. Ainsi Mme Régine DUVAL professeur des écoles de classe maternelle, nous présente un travail remarquable de prévention, ou plutôt d’éducation des praxies chez les enfants de classe maternelle. Cette éducation prévient même toutes les attentes des Orthodontistes présents et des rééducateurs. On peut penser que cette expérience menée sur deux ans donnera lieu à une évaluation dans les années suivantes. Avant même d’en tirer des conclusions, tous les participants ont compris que ce travail donnait une réponse cinglante aux partisans du laisser faire, d'attendre,pour intervenir, l’âge de 12ans. Florence LESCA rejoint par des chemins différents l’analyse de Mme Maryvonne FOURNIER. Il apparaît évident que la rééducation ou l’éducation précoce est une nécessité. Le Dr Marc Ilovici , pratiquant des concepts planasiens, nous démontra la nécessité d'établir un diagnostic ultra précoce des premiers signes d’un dysfonctionnement de la mastication.
La dernière intervenante, Mme Frédérique BIGOT osa aborder le problème des échecs chacun s’y retrouve, praticiens, parents, patients eux-mêmes.
La conclusion de son analyse rejoindra le travail de Michel LE METAYER : il n’y a pas d’âge pour commencer la rééducation : dès le dépistage et la pose d’un diagnostic pertinent.
Nous laisserons le mot de la fin au Pr Jean DELAIRE:
Toutes les malocclusions dues à des troubles des postures (cervicale, vélo-linguale et faciale)et de la manducation (mastication et déglutition) devraient être systématiquement traitées en denture temporaire, au plus tard au début de la dentition permanente.
La rééducation ne doit pas seulement porter sur les troubles de la déglutition (qui ne sont jamais isolés) mais également sur toutes les autres dysfonctions, y compris sur les
troubles de la ventilation aérienne supérieure (principale responsable des dysfonctions
oro-faciales et cervicales).
Dans le cadre général des dysfonctions il faut inclure: les troubles des postures et des
mouvements de tous les muscles céphaliques, les troubles sensoriels (vision, audition,
élocution), les troubles du comportement.
Les malocclusions et, plus généralement, toutes les anomalies dento-squelettiques,
conséquences (matérialisation) des dysfonctions, doivent être corrigées en même temps que celles-ci.
Les rééducations fonctionnelles et les traitements d'orthopédie dento-faciale doivent avoir la même chronologie (fonction du déroulement normal de la croissance cranio-faciale, de l'évolution des dentures et de la maturation neuro-psycho-sensorielle des sujets).
Lors du bilan diagnostique initial des dysmorphoses dento-maxillo-faciales, le thérapeute devra tenir le plus grand compte du “potentiel auxologique” mandibulaire, (capacité de réponse de la mandibule aux traitements orthopédiques), facteur très important de la nature exacte des anomalies et de leur pronostic thérapeutique.
Insistons enfin sur le fait que les résultats des traitements orthopédiques ne peuvent être stables que si, à la fin du traitement des dysmorphoses dento-faciales, les formes de tous les éléments dento-squelettiques et les fonctions posturales,manducatrices (mastication + déglutition + bons mouvements de la langue et des lèvres) et la ventilation aérienne supérieure ont été parfaitement normalisées, ceci le plus tôt possible.
La Journée du CERROF fut clôturée par un débat animé par le Dr Jean Michel HUGLY, M. Frédéric VANPOULLE et le Dr Pascal SAUNIER . Les échanges avec les conférenciers et les congressistes débouchèrent sur un consensus :
le plus précocement possible
La pluridisciplinarité des participants, du Pédiatre hospitalier, au Professeur des Ecoles , en passant par Stomatologue, Dentiste, Posturologue, Généraliste, Algologue, Orthophoniste, Masseur-Kinésithérapeute etc…montre l’impérieuse nécessité de lancer des passerelles, d’un savoir spécifique à l’autre , d’une profession à l’autre. Les pathologies de la face et du cou ont un retentissement sur l’ensemble de l’individu, regroupent le plus grand nombre de spécialités médicales. Nous espérons voir se joindre à nous dans les années à venir : ORL, Psy, Neurologue etc…