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 CERROF Cercle d'Etudes et de Recherches                       en Rééducation Oro-Faciale

Cercle d'étude et de recherche pluridisciplinaire dans le domaine de la santé odontologique et des rééducations.

Journée du CERROF 2009

Publié le 25 Janvier 2009 par francis clouteau

Voies aériennes supérieures, ventilation, ORL, Orthodontie et Rééducation

Samedi 13 Juin 2009
Clinique Saint Jean 41 Av de Corbeil

77000 MELUN

sous la présidence du

Pr Jean DELAIRE

Professeur Honoraire des Hôpitaux de NANTES
Chirurgien maxillo-facial

Avec la particiaption de:

Dr Patrick AMPEN

ODF

Pr Roland BENOIT

Professeur Honoraire des Universités

Frédérique BIGOT

MK ROMF

Dr Vincent BOUTON

ORL Chirurgien cervico-facial

Francis CLOUTEAU

MK ROMF chargé de cours ENKRE/AFC

Dr Pascale DOUCE

 

ORL ancien Médecin des Hôpitaux Militaires

Pr Jean François GAUDY

Professeur des Université, Université Paris Descartes

Praticien Hospitalier

Dr Christine GUILLAUT-VERNET

ORL

Dr Guy MARTI

Chirurgien maxillo-facial

Directeur de Recherche Johns Hopkins USA

Pascal SAUNIER

Unité de néonatalogie soins intensifs

Hôpital de Fontainebleau

Dr Elie ZAATAR

ODF

Poramme:

8h30 Accueil des Participants


9h Allocution du Président

Dr Guy Marti

9h15 Troubles de la ventilation nasale en

rééducation

Francis Clouteau

9h45 Les fosses nasales au cours de

l'Evolution de l'Homme et dans un

syndrome HPE (Holoprosencéphalie)

Pr Roland Benoit

10h 15 Anatomie du carrefour pharyngé

Pr Jean François Gaudy

10h30 Pause café

11h00 De l'examen ORL dans un cabinet

d'orthodontie à une prise en charge globale.

Dr Elie Zaatar

11h30 ORL en pratique quotidienne

Dr Pascale Douce

12h 00 Rôle du voile du palais et de la

langue dans le développement des

végétations adénoïdes et des amygdales

Pr Jean Delaire


1
2h30

REPAS
 

14h Assemblée Générale ordinaire du CERROF



Reprise des interventions

 


14h15 Sinus et orthodontie

Dr Vincent BOUTON

15h45 Analyse clinique de la ventilation nasale et rééducation

Frédérique BIGOT

16h15 Conséquences des obstructions des

voies aériennes supérieures sur le

développement de l’enfant

Dr Pascal SAUNIER

16h45 Ces nez « qui n'ont rien » et qui sont

pourtant dysfonctionnels

Dr Chrisitine Guillaut-Vernet

17h15 ODF Étude de la ventilation lors

du diagnostic: clinique et radiographique
(
face et profil ) , conséquences thérapeutiques.

Dr AMPEN Patrick

17h 45 Débat Conclusion

Dr Guy Marti

18h Fin de la Journée


Bulletin d’inscription à la Journée du CERROF le 13 Juin 2009

Nom :                                        Prénom :                         Profession :

Adresse :

Courriel:                          Tel:

à retourner accompagné d’un Chèque à l’ordre du CERROF de 140 € 

ou de 90 € ( si à jour de cotisation 2009)

(cotisation au Cerrof 50€ plus participation à la journée 90€)

à Frédérique BIGOT 10 rue Letort 75018 PARIS

Pour des raisons d’organisation, s’inscrire avant le 1 mai 2009 Un supplément de 30€ sera appliqué après cette date

.Repas compris/ Étudiant nous consulter

Avec la collaboration du journal l’Orthodontiste de la Revue Kinésithérapie Scientifique

et du Journal KA

Pour tout renseignement : F. Clouteau 3 place Decamps 77300 Fontainebleau

Courriel : cerrof@gmail.com tel: 01 64 22 27 83

 

 

commentaires

Voeux 2009 et compte rendu de l'intervention de Sylvie BRISSE par Régine DUVAL

Publié le 11 Janvier 2009 par francis clouteau

    CERROF

cerrof@gmail.com

                                                                      

 

 

 

 

TRES BONNE ANNEE 2009

 

 

 La prochaine journée aura lieu le 13 juin 2009, le sujet sera ORL et orthodontie, nous aurons la chance de compter sur l’intervention du Pr Delaire.

 

 

Ci-joint, le compte rendu de la communication de Mme Sylvie BRISSE traitant de l’interdit du cannibalisme rédigé par Régine DUVAL.

 

 

Le programme 2009 sera disponible très prochainement sur le blog :cerrof.over-blog.com

 

                                                            

 

 

 

 

 

        

          Intervention de Sylvie Brisse

                                   Psychologue clinicienne

 

 

                                    L’INTERDIT DU CANNIBALISME

 

 

L’objet de cette intervention est un éclairage théorique, enrichi de nombreux exemples, sur un aspect particulier du rapport à l’oralité : l’Interdit du Cannibalisme.

Préambule :

Les premiers hommes étaient granivores. Puis ils devinrent carnivores. Les chefs de tribus ont appris la puissance , ce qui a fait naître, chez eux, le sentiment d’orgueil et le besoin de domination, d’abord sur les animaux, en devenant destructeurs de « monstres » et admirés pour cela, puis sur l’ensemble des êtres vivants. Ils ont voulu alors devenir immortels.

 

Anthropophagie et cannibalisme

D’après les chercheurs, la chair humaine était probablement un aliment courant chez nos ancêtres préhistoriques.

Il faut néanmoins distinguer deux types d’ingérence de chair humaine :

-         l’anthropophagie, qui signifie « manger de la chair », est un phénomène social qui consiste à ingérer régulièrement de la chair humaine

-         le cannibalisme, mot venant de l’espagnol « canibal » (de « caribal », mot caraïbe), est un acte ritualisé.

 

La loi symbolique

L’interdit du cannibalisme s’inscrit dans les trois grands interdits fondateurs qui régissent l’éthique de l’altérité, en permettant la reconnaissance distincte de l’autre dans son intégrité et son originalité :

-         L’interdit du cannibalisme : il est dit de ne pas manger l’autre, ne pas l’incorporer, mais communiquer avec lui. C’est une naissance au symbolique : parler plutôt que de manger, symboliser plutôt qu’incorporer, et entrer ainsi dans le rôle social.

-         L’interdit de l’inceste : c’est l’interdit qui a permis l’échange de groupe en groupe.

-         L’interdit du meurtre : c’est l’interdit de l’annulation de l’autre, à travers la canalisation des pulsions agressives.

La loi symbolique permet donc de défendre la civilisation.

 

Le cannibalisme dans l’histoire de l’humanité

Le cannibalisme s’est transmis de génération en génération.

Il a sévi dans de nombreux pays : Chine, Nouvelle-Zélande, Australie, Nouvelle-Guinée, Afrique Centrale et Occidentale, Amérique du Nord et du Sud (Uruguay, Paraguay, Brésil) et également en Indonésie (Sumatra) et en Ukraine.

Là encore une distinction s’impose entre deux catégories de cannibalisme :

-         l’exocannibalisme

-         l’endocannibalisme

L’exocannibalisme consiste à manger la chair de l’ennemi, ou comme en Nouvelle-Calédonie, de constituer des réserves d’esclaves servant de garde-manger. Les victimes pouvaient être mangés vivantes ou morts, rôtis ou cuits. Souvent la chair humaine était mélangée à une autre viande animale agrémentée d’épices ou en sauce, sans pain ni sel, ce qui apparaît comme obligatoire et neutre.

Au Brésil, étaient dévorées : les personnes âgées et ailleurs les enfants et les invalides.

Certains élèves ont pu manger leur professeur.    

Le convive était parfois informé de ce qu’il mangeait, et, dans ce cas, il mangeait seul,  isolé. Les repas se faisaient en groupe ou individuels.

 

L’endocannibalisme consiste à ingérer les restes d’un parent décédé lors de pratiques funéraires.

En Inde Centrale, les invités venaient partager le festin, dans un esprit de convivialité.

L’apport symbolique des propriétés du mort est, dans la sublimation, la possibilité d’élever l’âme en s’appropriant cette âme.

 

Dans la Bible, Moïse a dit ne plus vouloir que l’on mange de la chair humaine.

Et pourtant, les exemples d’actes de cannibalisme, même récents, ne manquent pas dans l’histoire.

Depuis 1930, les actes de cannibalisme ont été relatés dans de nombreux pays, et on retiendra particulièrement ceux concernant les deux guerres (en Ardèche et Dordogne), les Khmers et les rescapés de la Cordillère des Andes ainsi qu’en 2003, en Sierra Leone et au Congo.

Au Burundi (1981) : les actes d’anthropophagie seront punis de la peine de mort.

 

Pour quelles raisons manger son semblable ?

Tout d’abord, pour des raisons purement « alimentaires » :

Le goût de la chair humaine ressemble à du veau, donc peut satisfaire les papilles gustatives et même donner l’envie d’y goûter à nouveau.

C’est un « aliment » capable d’apporter à l’organisme du mangeur des nutriments énergétiques et il contient les mêmes molécules que la viande animale avec davantage de protéines … ce qui est appréciable en cas de famine. Elle est alors tolérée par la communauté. La chair humaine est d’ailleurs plus profitable à l’organisme lorsqu’elle est consommée crue.

 

Une deuxième raison est celle du sens que porte ce type de consommation.

L’homme ne mange pas uniquement pour se nourrir. Les « viandes » que l’homme avale sont chargées de symboles, de croyances et sont porteuses d’imaginaire.

A Sumatra, manger les criminels faisait partie du système de justice pénale.

Ailleurs, il s’agissait d’actes sacrificiels pour satisfaire et apaiser les dieux ou ressusciter l’esprit des déesses.

Dans la culture chrétienne, la pratique sacrificielle est renvoyée dans l’histoire, par le sacrifice du « fils de Dieu fait homme » (le Christ) et le rite eucharistique (le partage du pain-corps et du vin-sang), qui commémore cet ultime sacrifice. Le rituel d’entrée dans la communauté chrétienne, la communion, s’effectue sur le mode de la pensée magique et par un acte symbolique de « dévoration » : « Buvez et mangez-en tous car ceci est mon corps livré pour vous ».

Dans des séances de magie noire, des jeunes femmes étaient dévorées.

A travers ces rituels, superstition et religion interviennent, associées à l’idée du meurtre, dans une domination sur le vaincu et la victime qui est mangée.

 

Une troisième raison est celle des vertus apportées par certaines parties du corps humain à la médecine.

Les organes humains ont servi à la préparation de poudres, décoctions, pilules à visée thérapeutique. Le sang permettait de lutter contre la sénescence.

De nos jours, il y a toujours une utilisation de parties du corps humain  en médecine, mais elle se traduit par des transfusions, des transplantations et dons d’organes et non par l’absorption orale (cavité buccale).

 

Un peu de psychanalyse

Un principe que l’on retrouve dans la pratique du cannibalisme est le principe de « contagion » : on mange l’autre pour incorporer ses pouvoirs (la figure de l’ogre). Cela se retrouve dans la littérature des contes de fées, où un simple contact physique suffit pour accomplir des souhaits ou avoir une action sur le sujet.

L’ogre, dans le conte, permet à l’enfant d’extérioriser ses fantasmes. Il symbolise aussi le « ça » dans ce qu’il a de plus asocial, puisqu’il fait le lien entre les deux grands tabous de l’anthropophagie et de l’inceste. Dans l’inconscient de l’enfant, l’ogre peut représenter soit ses propres fantasmes cannibales (désir de détruire, de dévorer), soit ce désir qu’il perçoit chez ses parents (mère possessive, dévorante).

Le stade oral, chez l’enfant, correspond à un stade individuel de ce désir de dévorer la mère, de la posséder entièrement, mais aussi de la détruire (on retrouve l’ambiguïté des désirs haine/amour, possession/destruction dans l’acte cannibale).

L’enfant est sujet à des accès d’angoisse, un sentiment de culpabilité aussi, qu’il ne peut exprimer avec des mots, mais il utilise des moyens détournés (par exemple : phobies ou cauchemars).

L’enfant comprend que pour être membre de la communauté des hommes, il doit renoncer au principe de plaisir, celui-ci s’adaptant au principe de réalité, et par là renoncer à la satisfaction immédiate de ses désirs. Sinon il reste du côté de l’animalité, du sauvage, du monstre (dénomination de ceux qui transgressent les interdits de l’inceste et de cannibalisme).

L’angoisse, cette peur interne que l’on ne peut fuir, peut réapparaître plus tard, sous la forme de critiques, de projections, d’insultes, d’hallucinations.

La pratique du cannibalisme, pour la psychanalyse, renvoie au « ça » dans ses deux instances de destruction et d’incorporation. Le Surmoi est d’une certaine façon, l’instance détentrice de la Loi qui combat l’animalité en l’homme.

En ce sens l’acte cannibale renvoie à l’acte sexuel transgressif et plus particulièrement à l’inceste. L’horreur de la transgression est très mal vécue.

C’est pourquoi, si le cannibalisme peut être toléré en cas de famine, car il y a alors compréhension d’une nécessité vitale, les actes cannibales d’appropriation du corps de l’autre ou de l’une de ses parties (œil, cerveau, par exemple) effacent les règles sociales et  représentent la barbarie, l’abomination, la cruauté et sont l’objet de rejet de la tribu et d’exil.

« Le mangeur de chair humaine » est l’homme livré à la déchéance animale, à la violence de ses instincts. Il est le barbare qui ne connaît pas les limites imposées par l’ordre social, et notamment les deux interdits fondamentaux : l’anthropophagie et l’inceste.

Cependant, lorsqu’il y a appropriation du corps de l’autre, certains organes sont prélevés avant l’ingérence : la langue, les poumons, les organes sexuels, qui sont éminemment humains.

 

Le cannibalisme responsable des maladies à prions ?

S’approprier le cerveau de son semblable a vraisemblablement propagé les maladies à prions  (kuru, maladie de Creutzfeldt-Jacob)

Entre 1920 et 1950, une épidémie de kuru a dévasté la population Fore des hauts plateaux de Nouvelle-Guinée. Lors des cérémonies mortuaires, les membres de la famille consommaient leur parent défunt. Le cannibalisme a été interdit dans cette région par les autorités australiennes au milieu des années 50.

 

 

 

 

Pour conclure, une citation de Bertrand Vergely, philosophe :

 

« Les interdits fondateurs forcent les hommes à trouver leur créativité sociale, économique et langagière. Ils incitent à découvrir le plaisir d’une vie réglée en lieu et place d’une vie déréglée. »

 

 

 

Compte-rendu rédigé par Régine Duval

                                             Professeur des écoles

                                             Maître-Formateur à l’IUFM de Melun

                                             Directrice d’école maternelle

 

 

 

 

 

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