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 CERROF Cercle d'Etudes et de Recherches                       en Rééducation Oro-Faciale

Cercle d'étude et de recherche pluridisciplinaire dans le domaine de la santé odontologique et des rééducations.

FORMATIONS CERROF

Publié le 9 Janvier 2010 dans cerrof

- AFC : Assas Formation continue
   Site: www.assasformationcontinue.com

   Contact: contact@assasformationcontinue.com
   Tel:   01 53952956

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  site cetof.fr 
   tel F. VANPOULLE 06 99 04 48 29

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 courriel: fcformation@gmail.com

 F. CLOUTEAU
- intra-muros:
- troubles de la délgutition et pathologies
- pathologies neurologiques de la face
F.CLOUTEAU 

Courriel: fcformation@gmail.com 
 

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Programme CERROF 29 05 2010

Publié le 8 Janvier 2010 par francis clouteau

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8ème journée Douleur du samedi 3 octobre 2009

Publié le 8 Janvier 2010 par francis clouteau

ANTALGO et les établissements Handicap et Formation du COS de Nanteau sur Lunain en Seine et Marne ont consacré cette 8ème journée Douleur au thème « Douleur et Handicap ».

L’Association ANTALGO, qui a pour objet : la promotion, l’enseignement, la recherche et le développement de la prise en charge de la douleur et des soins palliatifs, a son siège social au centre hospitalier de Nemours.

Les organisateurs, le Docteur Marc Sorel, Président de l’Association ANTALGO et Monsieur Max Lefrère, Directeur de la Maison d’Accueil Spécialisée de la vallée du Lunain, nous ont fait vivre une journée enrichissante et remplie d’émotions.

 

L’enthousiasme et l’investissement des présidents de séances : le Professeur Didier Bouhassira et le Docteur Nadine Attal, en présence de Monsieur Gérard Bernheim, premier vice-président du Conseil Général de Seine et Marne et Président de la MDPH 77, ont donné, à cette journée, l’impulsion indispensable au bon déroulement des différentes interventions.

Ce colloque a permis de fournir des données actuelles sur les mécanismes qui sous-tendent la perception de la douleur, leurs régulations, les thérapeutiques et aussi de mieux appréhender la survenue de douleurs chroniques. Un accent a été mis sur les approches complémentaires tels que les aspects psychologiques et éthiques concernant la douleur et les soins, qu’il s’agisse de nourrissons, d’enfants ou d’adultes handicapés ou atteints de maladies invalidantes ou même chez les sujets âgés.

Et surtout, ce colloque a mis en évidence le respect de la non-douleur et que la prise en compte de la douleur incombe à tout médecin généraliste et spécialiste, à tout personnel soignant en général, bien que le traitement de la douleur ait longtemps été considéré, en France, comme secondaire.

Cette journée a été la preuve de la nécessité de la pluridisciplinarité dans le traitement de la douleur chez les personnes présentant des pathologies dégénératives et handicapantes.

Elle a également été source d’espoir et de réconfort pour les personnes souffrant de handicaps et leurs familles, grâce à la présence de Raphael Voltz, double médaillé argent aux jeux paralympiques de Pékin, et à l’entretien téléphonique en ligne directe avec l’écrivain Claude « Pinault », auteur du « Syndrome du Bocal ».

Claude Pinault livre un témoignage poignant mais non dénué d’humour : il relate comment, une nuit, il est réveillé par une otite violente, et, comment, en quelques heures, il se retrouve tétraplégique. Enfermé à l’intérieur de son corps qui ne répond plus, prisonnier d’un « bocal », il apprend qu’il est atteint d’une maladie rare qui affecte les nerfs périphériques et qui peut conduire à la mort : le syndrome de Guillain-Barré.

Le syndrome de Guillain-Barré ou Syndrome de Guillain- Barré- Strohl est une maladie auto-immune inflammatoire du système nerveux périphérique. Les nerfs du patient sont attaqués par son propre système immunitaire. A la suite de cette attaque auto-immune, la gaine de la myéline est endommagée et les signaux sont ralentis ou modifiés.

C’est en 1859 qu’un médecin français, Jean Landry, a décrit un trouble nerveux paralysant les jambes, les bras, le cou et les muscles respiratoires.

En 1916, trois médecins parisiens, Georges Guillain, Jean Alexandre Barré et André Strohl, montrèrent l’anomalie caractéristique d’une augmentation des protéines du liquide céphalo-rachidien avec numération normale des cellules chez deux soldats avec paralysie généralisée transitoire. Depuis lors, plusieurs chercheurs ont rassemblé des informations supplémentaires à ce sujet et on utilise simplement le terme de « Syndrome de Guillain-Barré ».

Dans la geôle de son corps, incapable de marcher ni bouger, Claude Pinault est submergé par des douleurs neurologiques effroyables. On comprend alors sa descente aux enfers, faite d’humiliations et de désespoirs, quand on sait que cet amateur d’art, de littérature, de peinture et de jazz, s’est orienté vers des études d’agronomie après un Bac scientifique, s’est passionné pour l’architecture et la rénovation et a longtemps pratiqué des sports de l’extrême comme le parapente, le parachute, la chute libre ou le saut à l’élastique. Du jour au lendemain, il perd son autonomie, son intimité et sa dignité, doit se laisser manipuler par une multitude d’infirmières…Tout s’arrête pour lui à cinquante-quatre ans, un jour de septembre…

Pourtant, Claude Pinault est un « résistant », on pourrait dire un « résilient ». Il s’acharne à vivre et engage un combat pour redevenir un « homme-debout ». Il récupère une partie de son autonomie grâce à l’amour des siens, son appétit de vivre et un système médical performant.

Il nous fait partager ce retour à la vie et poursuit son travail d’écrivain, lui qui a tant aimé le livre de Dominique Bauby : « Le scaphandre et le papillon. »

 

Aux côtés de Raphael Voltz, nous avons pu profiter de la présence d’autres sportifs de haut niveau, tels que Patricia Girard, championne du monde du 4x100m et médaillée olympique, de Karl Taillepierre, finaliste au championnat du monde 2005, ainsi que de Ladji Doucouré, parrain « surprise » de cette journée. Ces sportifs ont échangé leurs impressions avec le public et l’ont gratifié d’autographes, ce qui a apporté un supplément d’émotions à tous.

 

 

Comment définir la douleur ?

 

La douleur est la sensation ressentie par un organisme dont le système nerveux détecte un stimulus nociceptif. Elle correspond à un signal d’alarme de l’organisme pour signifier une remise en cause de son intégrité physique.

Le professeur Vincent Gautheron, du Service de Médecine Physique et de Réadaptation au CHU de Saint- Etienne, apporte des précisions sur cette définition d’après l’IASP (International Association for the Study of Pain) :

« La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite en termes d’une telle lésion. »

  • La personne a une sensation extrêmement désagréable, voire insupportable, qui peut provoquer un mouvement réflexe de retrait (au niveau des membres et des extrémités) ou un changement de position du corps.

  • La douleur peut être provoquée par un traumatisme (brûlure, plaie, choc) ou une maladie, mais aussi par un mauvais fonctionnement du système nerveux responsable de sa transmission.

  • L’impossibilité à communiquer n’élimine en aucune façon la possibilité qu’une personne expérimente une douleur et ait besoin d’un traitement antalgique approprié.

 

Il existe trois grands mécanismes de la douleur physique :

  • la douleur par excès de nociception

  • la douleur neurogène

  • la douleur psychogène.

Le premier temps du traitement antalgique est de rassurer le patient sur l’engagement de l’équipe soignante à faire le maximum pour soulager sa douleur.

En effet, chez le malade, l’anxiété, l’angoisse et la douleur s’intriquent souvent.

En analysant ce que recouvre la plainte douloureuse, les médecins évaluent ainsi la demande réelle du patient et orientent au mieux la prise en charge.

L’analyse de la douleur comprend une évaluation : de ses causes, de ses mécanismes (douleur organique par nociception ou neurogène, douleur psychogène, douleur mixte), de sa topographie afin d’éviter les manipulations intempestives, de son intensité, par l’interrogatoire pour le patient capable de communiquer ou par l’observation des postures, du faciès, des gémissements chez le malade incapable de communiquer.

 

L’analyse de la douleur comprend aussi une évaluation de son retentissement sur le quotidien et l’état psychologique du patient et de son entourage. En cas de dépression ou d’anxiété, une prise en charge spécifique sera nécessaire.

Des douleurs intenses peuvent justifier l’utilisation d’un antalgique palier III (opioïde fort).

 

Le professeur Gautheron, qui a une formation de pédiatre, présente un exposé sur la rééducation de l’enfant handicapé douloureux.

Selon la loi du 11 février 2005 :

« Constitue un handicap, toute limitation d’activité ou restriction de la participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. »

 

Tous les enfants connaissent la douleur, même s’ils ne peuvent la communiquer autrement que par une agitation, des cris et des pleurs. On a longtemps cru que les nourrissons ne souffraient pas, car leur système nerveux n’est pas mature (les neurones sont incomplètement myélinisés). Or le système nerveux de la douleur est installé très tôt.

Le contexte de vulnérabilité et de fragilité de l’enfant handicapé et le diagnostic difficile obligent à un objectif de qualité et de confort de vie de ces enfants.

Ne pas pouvoir communiquer sa douleur doit être pris en compte. La douleur doit rester à un niveau infra-algique.

Une rééducation doit permettre à la douleur de diminuer au fur et à mesure que l’on insiste sur le même exercice, avec la possibilité de prises d’antalgiques avant les premières séances.

En listant les situations et en s’intéressant aux causes particulières des douleurs, la douleur étant un mécanisme plurifactoriel interactif (sensorielle, émotionnelle, cognitive, comportementale), le personnel de soins qui encadre l’enfant pourra choisir le bon traitement en privilégiant les traitements non-médicamenteux.

L’approche pluridisciplinaire (nursing, installations correctes, kinésithérapie, massage, balnéothérapie, physiothérapie, ergothérapie, orthèses, psychomotricité, relaxation et sophrologie, soutien psychologique, respect du rythme de vie), permet d’éviter les troubles du comportement et la désocialisation de l’enfant, d’exploiter ses possibilités et d’éviter les phénomènes de sensibilisation et de mémorisation de la douleur.

 

Dans le domaine de l’oralité et du maxillo-facial, le professeur Danielle Ginisty du Service de Stomatologie Pédiatrique de l’Hôpital Saint-Vincent de Paul à Paris et Monsieur Francis Clouteau, kinésithérapeute à Fontainebleau et Secrétaire du CERROF, partagent leurs observations et leurs expériences sur les troubles de la manducation, de l’occlusion et de la déglutition chez l’enfant handicapé et chez les patients atteints de pathologies neuro-dégénératives.

 

Selon le professeur Ginisty, la prise en charge stomatologique doit être précoce (dès l’apparition des premières dents) et préventive, pour garder une denture saine, qui contribue à une bonne mastication, essentielle dans l’assimilation des aliments.

« Les signes de dysfonctionnement des loges masticatrices sont au premier plan de la symptomatologie avec bruxisme (grincements des dents), limitation de l’ouverture buccale, mastication inexistante ou insuffisante. » Une mauvaise mastication peut engendrer des fausses routes.

Le travail de prévention est un préalable à l’Occlusodontie.

Pour améliorer la texture alimentaire chez les enfants ayant une mastication insuffisante ou ne s’alimentant qu’avec une nourriture mixée, une équilibration occlusale avec l’aide de kinésithérapie et le relais de la famille ou du Centre spécialisé, est mise en place.

La technique d’occlusodontie consiste alors en le meulage sélectif des contacts anormaux entre les dents du maxillaire supérieur et du maxillaire inférieur. Le bruxisme est évité par un polissage soigneux, la hauteur des dents étant respectée.

La prise en charge dentaire habituelle reste indispensable :

-L’orthopédie dento-faciale pour favoriser l’éruption des dents définitives.

-Les brossages et détartrages réguliers avec apport fluoré, alimentation équilibrée limitée en saccharose, pour réduire les caries et les gingivites.

Le but est d’obtenir une mise en place harmonieuse des dents définitives et de prévenir les caries pour un confort buccal maximal.

La prise en charge stomatologique des enfants polyhandicapés est un travail d’équipe, associant psychologues, psychomotriciennes, médecins, chirurgiens-dentistes, centres de scolarisation, dans un but de prévention des caries et de leurs conséquences : délabrements coronaires douloureux et parodontopathies.

 

Monsieur Clouteau, pour sa part, propose un certain regard sur la rééducation des dysfonctionnements praxiques dans un cadre de douleurs ou/et d’handicaps au niveau tête et cou.

« La clef de voûte du fonctionnement des praxies oro-faciales est la ventilation nasale et ses rythmes, », la ventilation buccale étant responsable de très nombreux troubles anatomiques et fonctionnels de l’extrémité céphalique et de l’ensemble de la posture corporelle.

Une perturbation des rythmes de la ventilation induit efforts et tensions supplémentaires, puis douleurs et fonctionnements pathologiques.

Ainsi troubles de la déglutition, de la mastication, de la phonation, posturaux et troubles de la ventilation nasale sont étroitement imbriqués et leur « organisation solidaire ».

Il faut donc engager le patient à restaurer sa ventilation nasale, à l’automatiser en l’amenant à découvrir ou retrouver le plaisir de respirer : ventilation nasale aisée, positive, économiquement rentable pour l’organisme, permettant le retour à un schéma postural économique pour la déglutition, la phonation et le rachis cervical.

Pour cela, il faut réussir à le convaincre et obtenir sa collaboration et celle de son entourage.

Le respirateur buccal présente très souvent une hyperlordose cervicale avec cyphose dorsale.

La posture céphalique va avoir un grand retentissement sur les troubles du vieillissement de la déglutition en positionnant le patient âgé ou handicapé en hyper-extension cervicale ainsi facilitatrice de fausses routes.

L’accent est mis sur la posture dite de « repos » : ventilation nasale, ouverture des ailes du nez, pointe de la langue au palais, occlusion labiale, captage de la salive par la langue, occlusion dentale, mouvement antéro-postérieur de la langue au palais avec propulsion de la salive vers le pharynx, phase d’apnée, retour à la ventilation nasale.

Une phase de flairage peut aussi être associée à la ventilation nasale s’il y a apparition de molécules odorantes : modification des postures nasale (muscles alaires) et cervicale, augmentation de l’appui lingual.

 

L’analyse posturale est une autre voie d’approche de la douleur.

Le Docteur Bernard Weber, de l’Association internationale de Posturologie, présente le défaut d’aplomb comme susceptible d’amener le patient d’une dysfonction chronique à une douleur handicapante.

En effet, toute perturbation de l’appui au sol va aboutir à une perturbation d’amont imposant une adaptation posturale, le pied étant un exocapteur qui « comprend » le sol et un endocapteur qui perçoit ses adaptations. Une perturbation dans la saisie des informations à visée posturale entraînera des anticipations ou des corrections inadaptées souvent asymétriques, qui aboutiront à des tensions : musculo-tendineuses, puis capsulo-ligamentaires et enfin ostéo-articulaires, d’abord douloureuses, puis progressivement délabrantes.

Un examen clinique du pied (pieds parallèles, vus de devant et de derrière, au sol et sur podoscope, en mono et bipodal, au repos puis en marche avant et arrière, en contrôlant les chevilles, jambes, genoux, cuisses et bassin…), montre qu’il existe des corrélations entre les anomalies podales et leur retentissement sur les membres inférieurs, le rachis et les ceintures.

Le pied plat ou talus valgus, par exemple, a des conséquences sur le membre inférieur (valgus calcanéen, rotation interne tibiale et fémorale, tendance au flexum) ainsi que sur le rachis (antéversion du bassin, horizontalité du sacrum avec verticalisation du plateau sacré, accroissement des flèches rachidiennes avec augmentation de la lordose lombaire, cyphose dorsale et lordose cervicale compensatoires).

En dehors du pied, il existe quatre systèmes d’information du système de régulation posturale : les yeux, les vestibules, la peau, l’appareil locomoteur (muscles, tendons, capsules et ligaments).

La prise en charge d’un patient présentant une anomalie du système postural doit, là encore, se concevoir au sein d’une équipe pluridisciplinaire de médecins spécialistes et paramédicaux : orthoptistes, podologues, occlusodontistes, rééducateurs, psychothérapeutes…

 

 

 

Parmi les maladies neurologiques provoquant handicaps et douleurs, deux sont évoquées :

-L’une par le professeur Alain Créange du Service de Neurologie CHU d’ Henri Mondor et Président du réseau SINDEFI-SEP pour la SEP (Sclérose en Plaques).

-L’autre par le professeur Vincent Meininger du Département de neurologie CHU de la Pitié Salpêtrière et Président du réseau SLA Ile de France pour la SLA (Sclérose Latérale Amyotrophique).

 

La SEP est une maladie neurologique inflammatoire. Elle est multifactorielle et ses manifestations cliniques sont liées à une démyélinisation des fibres nerveuses du système nerveux central (cerveau, moelle épinière et nerf optique).

Cette maladie a été diagnostiquée pour la première fois en 1868 par le Dr Jean-Martin Charcot, mais avait déjà fait l’objet d’études par Robert Carswell dès 1838. Joseph Babinski lui consacre un traité en 1885.

Elle apparaît généralement au début de l’âge adulte, touche plus les femmes que les hommes et peut affecter toutes les fonctions biologiques : le contrôle des mouvements, la perception sensorielle, la mémoire…

Elle entraîne par endroits la destruction et le durcissement (sclérose) de la myéline, un tissu qui entoure les fibres nerveuses. Les régions touchées par la maladie sont appelées « plaques ». La myéline a pour rôle de protéger les fibres nerveuses et d’accélérer la transmission des influx nerveux.

Certains éléments caractéristiques doivent faire suspecter une sclérose en plaques : des accidents neurologiques répétés, touchant des fonctions variables (vision, motricité, sensibilité..). Les poussées sont disséminées dans le temps. Depuis 2001, le diagnostic précoce est possible après une seule poussée. L’annonce du diagnostic reste une étape essentielle et doit engendrer une bonne relation médecin-malade.

Le syndrome pyramidal est révélateur de la maladie dans certains cas et se manifeste par exemple par des troubles de la marche avec une fatigabilité importante, des vertiges, une spasticité, des réflexes exagérés au niveau des membres inférieurs, une abolition d’autres réflexes, une baisse de l’acuité visuelle rapide et profonde, des douleurs oculaires et orbitaires, augmentées au mouvement des yeux, un scotome central, un trouble de la vision des couleurs …Il existe des troubles de la sensibilité, essentiellement subjectifs : fourmillements, signe de Lhermitte positif (sensation de décharge électrique le long du rachis lors de la flexion du cou). Des douleurs de la face sont aussi possibles ainsi qu’une paralysie. La maladie peut aussi se manifester par des troubles génito-sphinctériens assez fréquents et liés à une atteinte de la moelle épinière : mictions impérieuses (ou rétention urinaire), constipation. On observe également des troubles psychiques, avec une modification de l’humeur, qui peuvent entraîner des problèmes relationnels avec l’entourage du sujet. Les facteurs psychosociaux contribuent à l’intensité de la douleur, le retentissement de la douleur et le ressenti psychologique de la douleur. Une bonne compréhension associée à une grande indulgence envers les malades s’imposent donc. Les approches thérapeutiques diffèrent selon la cause. Par exemple : les douleurs neurogènes paroxystiques seront traitées aux antiépileptiques, les douleurs continues aux antidépresseurs tricycliques, d’autres par les corticoïdes, les douleurs musculo-squelettiques par la physiothérapie, l’ergothérapie et la rééducation, la spasticité par antispastiques, la dépression ou les troubles psychiques par une prise en charge psychologique. L’optimal est une prise en charge multidisciplinaire de tous les aspects de la douleur dans la SEP.

 

La SLA, aussi appelée en France maladie de Charcot, du nom de celui qui la décrit pour la première fois en 1865, est une maladie neurodégénérative touchant les motoneurones de la corne antérieure de la moelle épinière, du tronc cérébral et du cortex.

La maladie peut débuter au niveau de n’importe quel groupe musculaire, mais progressivement, de plus en plus de muscles sont touchés. Dans la SLA, deux catégories neuronales sont atteintes : motoneurones centraux et périphériques. Cependant les fonctions sensitives, sphinctériennes et intellectuelles restent préservées. L’évolution de la maladie conduit souvent à une paralysie respiratoire. Les traitements actuels visent à ralentir l’évolution de la maladie, à prévenir les complications et à maintenir la qualité de vie du patient à un niveau optimum. Des traitements symptomatiques pour les crampes, les rires et pleurs spasmodiques, ou la salivation lorsque la déglutition automatique n’a plus lieu, sont associés à une prise en charge en kinésithérapie, orthophonie, diététique…afin d’améliorer le confort de vie.

 

Le Docteur Christian-Jacques Arnal, Médecin-chef du CMPR COS de Bobigny pose une problématique complexe concernant les pathologies dégénératives et handicapantes.

Les maladies neuro-dégénératives sont nombreuses et ne bénéficient pas de traitements spécifiques actuellement, malgré les recherches. Néanmoins les progrès dans le traitement de la douleur, dans les moyens mis à la disposition des patients dans l’accompagnement physique et psychique permettent d’améliorer leur qualité de vie et celle de leurs proches tout au long de l’évolution de leur maladie.

Les maladies dégénératives sont des maladies dégénératives du cerveau ou plus généralement du système nerveux apparaissant de façon progressive au cours d’une évolution plus ou moins longue. La détérioration des neurones entraîne une altération des fonctions nerveuses.

L’étiologie est le plus souvent inconnue, mais des facteurs environnementaux ou la responsabilité des métaux lourds (mercure, plomb) ou des pesticides ont souvent été incriminés, bien que n’ayant pas convaincu les spécialistes. En revanche les causes génétiques sont retenues.

Outre la Sclérose en plaques et la Sclérose Latérale Amyotrophique déjà évoquées, les principales pathologies rencontrées sont la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer et la leucoaraiose, ainsi que la maladie de Creutzfeldt-Jakob, la chorée de Huntington, les maladies lysosomales, la paralysie supranucléaire progressive…

Un diagnostic précoce de ces maladies permet la mise en place d’un traitement ciblé, le retard d’apparition des symptômes. Le tableau clinique général associe de manière plus ou moins marquée : une atteinte de la motricité, du langage, de la mémoire, de la perception et une atteinte cognitive. D’où la nécessité d’une prise en charge personnalisée et évolutive, « collant » aux besoins du patient et de ses proches « aidants ». Le traitement est pluridisciplinaire avec pour finalité de préparer un retour au domicile ou en institution. La douleur est traitée suivant les paliers : antidépresseurs et anti-convulsivants, parfois par toxine botulique. Les traitements non pharmacologiques sont : les stimulations thermiques, la kinésithérapie et l’ergothérapie (postures, massages, reconditionnement à l’effort). Sur le plan psychologique, la prise en charge est menée par un psychologue, essentielle, car vivre avec une maladie évolutive, c’est « se créer des défenses psychologiques à mesure des pertes successives ». Les clés sont pour le personnel soignant : respecter la dignité de la personne, reconnaître sa souffrance, aménager son quotidien pour son mieux-être, lui apporter une aide psychologique.

 

Le professeur Philippe Azouvi du Service de Médecine Physique et de Réadaptation à l’Hôpital Raymond Poincaré, UVSQ, de Garches, présente une historique des douleurs centrales post- Accident vasculaire cérébral (AVC) et la perception de la douleur chez les cérébro-lésés. La douleur peut être spontanée : permanente (« brûlure, striction, crispation, tiraillement »), paroxystique (« décharge électrique, coup de couteau »), sous forme de dysesthésies douloureuses (piqûres, picotements, fourmillements). Elle peut être provoquée : allodynie (provoquée par un stimulus non douloureux) ou hyperpathie (hyper réponse à une stimulation nociceptive, parfois retardée et rémanente après l’arrêt du stimulus, renforcée par la répétition du stimulus, propagée au-delà de la zone stimulée). Les facteurs aggravants sont l’émotion ou l’ «  épine irritative » (par exemple un ongle incarné, un escarre). Un déficit de la sensibilité ou hypoasthésie concerne surtout la sensibilité spino-thalamique. Les douleurs ne sont pas toujours faciles à définir, à cibler, car elles sont parfois attribuées à d’autres « choses » et une douleur nociceptive est souvent associée. Il peut également y avoir reviviscence de douleurs somatiques anciennes. Il est par exemple difficile d’évaluer la douleur des personnes aphasiques. La réorganisation fonctionnelle aberrante conduit à une distorsion de l’information. Les traitements sont difficiles car peu d’études ont été faites dans les douleurs centrales : peu d’efficacité des antalgiques classiques, utilisation d’antidépresseurs tels que le Laroxyl et d’antiépileptiques mais des limites sont liées aux effets indésirables. La stimulation du cortex moteur, qui consiste à placer des électrodes à la surface du cerveau en cas de douleurs sévères résistantes, a des résultats positifs dans 52 °/o des patients et a un effet stable sur cinq ans. D’autres traitements ont une efficacité non démontrée ou transitoire : la stimulation électrique transcutanée périphérique (TENS), l’acupuncture et la thérapie cognitivo-comportementale.

Le Docteur Sandrine Soriot-Thomas du CHU d’Amiens expose les différentes orthèses et leur optimisation dans la réhabilitation fonctionnelle du patient handicapé.

 

Cette journée se clôture avec le Docteur Dominique Paille, Médecin Fédéral Handisport, la présentation de la FAGERH par Monsieur Gérard Boyer, Président de cette association pour la réinsertion professionnelle des sujets handicapés et les discours de Monsieur Roger Millot, Président du COS, et de Monsieur Gérard Bernheim, Président de la MDPH 77.

 

La Fédération des Associations Groupements et Etablissements de Réadaptation pour personnes en situation de handicap est un réseau de 57 associations et organismes gestionnaires, représentatives d’organisations syndicales, mutualistes, de sécurité sociale, d’anciens combattants et de personnes en situation de handicap, un réseau de 120 établissements et services de réadaptation professionnelle en France. L’offre est plus de 240 formations diplômantes ou qualifiantes dans 14 secteurs d’activités, dans un environnement adapté, avec le souci d’une pédagogie adaptée, d’un suivi des parcours et d’un accompagnement médico-psycho-social personnalisés, assurés par une équipe pluridisciplinaire.. La réadaptation professionnelle doit être accessible à tout assuré social, en tout lieu du territoire et quelle que soit sa mobilité. La FAGERH comprend l’UEROS, une structure d’évaluation, de réentraînement et d’orientation socioprofessionnelle pour favoriser l’insertion des personnes cérébro-lésées. Elle se situe en aval des unités de soins.

L’évaluation des séquelles physiques et cérébrales résiduelles ainsi que des potentialités a pour objectifs l’élaboration d’un programme de réentraînement à la vie active, la définition d’un projet social et professionnel personnalisé, en rendant la personne handicapée acteur de son projet, la définition de l’itinéraire en fonction du handicap, des connaissances, des capacités, du potentiel, de la motivation, du marché de l’emploi… la proposition d’une orientation sociale et professionnelle adaptée et le suivi, après le stage, de la mise en œuvre du projet personnalisé.

En fin de parcours, un compte-rendu du parcours et une proposition d’orientation sont envoyés à la CDAPH.

Pour conclure, les trois grands axes de réflexion qui ont guidé ce colloque sont : Douleur, Handicap et Sport.

 

Mais la journée ne pouvait pas s’arrêter ici !

Les résidents de la maison de la vallée du Lunain nous ont offert leur danse en fauteuil, sur la musique entraînante de « Thriller » de Mickael Jackson.

Ils ont fait preuve d’une dextérité exceptionnelle pour manier leur fauteuil dans une magnifique chorégraphie.

Grimés pour l’occasion, préoccupés par le souci d’être performants et de réussir leur prestation, ils ont comblé l’assistance.

Après ce spectacle, un petit moment de convivialité autour d’un cocktail dînatoire de grande qualité, a permis aux participants et aux résidents d’échanger et de communiquer toutes les impressions vécues au cours de cette journée, qui , incontestablement restera inoubliable.

Un grand merci à tous !

 

Compte-rendu rédigé par Régine Duval

Professeur des écoles, Maître-Formateur à l’IUFM de Melun, Directrice d’école maternelle

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